mercredi 20 mai 2015

Lettre d'une inconnue et le joueur d'échecs de Stephan Zweig

Lettre d'une inconnue de Stephan Zweig 
 

Auteur : Stephan Zweig .
Editeur : Pocket  .

Collection : / .


Parution : janvier 2013 .
Nombre de pages : 127 pages .


4ème de couverture :


Lettre d'une inconnue ;

Le jour de son anniversaire, le célèbre romancier R. reçoit un étrange courrier.
Dans une lettre déchirante de sincérité, une inconnue lui raconte son existence, et lui confesse l'amour sans borne qu'elle lui voue.
Bientôt, le voile se lève sur l'identité de cette mystérieuse confidente, qui ne lui est peut-être pas si inconnue que cela.


Le joueur d'échecs ;

Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? Peut-on croire, comme il l'affirme, qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans ? Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer.
Le narrateur y parviendra. Les circonstances dans lesquelles l'inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.
Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse, pourrait servir d'illustration à la charmante époque où nous vivons .



Avis : 

Lettre d'un inconnue



Un livre très court, entre la nouvelle et le roman, qui se lit très rapidement.

Je dois dire que l’auteur m’a grandement impressionné. Il a réussi à faire évoluer un sentiment d’une façon si méthodique en seulement quelques pages. Et ce n’est pas n’importe quel sentiment qui se développe. Ici on assiste à la transformation d’un petit béguin que n’importe qui pourrait éprouver pour un inconnu, qui se transforme peu à peu en un amour fanatique. Un amour qui la ronge à travers les années.

Vu le thème, je ne m’attendais pas à ressentir les même sentiments que notre héroïne anonyme. Pourtant, son chagrin face à cet amour à sens unique se ressent tellement à travers le récit, que l’on ne peut que ressentir de la compassion pour elle. En vérité, j’ai rarement été aussi ému par un texte.

La façon dont l’histoire nous est racontée, est encore un point que j’ai beaucoup aimé. En effet, on vit cette histoire à travers la longue lettre qui est envoyé à l’écrivain R. On suit donc avec précision,
malgré le peu de pages, l’histoire est l’évolution de notre protagoniste inconnue. De son amour qui naît avant même son adolescence et qui devient à travers le temps, une obsession qui la hante et la chagrine au point de n’avoir plus de vie, de devenir une ombre. Et c’est un chagrin qui se ressent à travers les lignes. Chagrin pour amour qui n’est pas réciproque, chagrin pour cet homme qui lui semble inaccessible, chagrin de n’être jamais reconnue. 
J'ai adoré cette histoire. Pauvre jeune femme désespérée, pauvre mère désormais sans enfant, pauvre âme innocente jamais réconfortée.
Je dirais que c'est un texte qui est à la fois beau et douloureux. Beau pour la profondeur des sentiments, leur justesse. Douloureux, parce que la détresse de la narratrice est palpable. 

Une histoire touchante qui mérite d'être lue, en souvenir de cette femme, qu'elle ait existé ou pas. Je compte bien me lancer dans la lecture des romans du même auteur.

Note : 4,25/5

Le joueur d’échecs


J'ai tout d'abord très apprécié le style d'écriture de Zweig. Une écriture fluide et facile d'accès. Les mots coulent vraiment comme de l'eau, malgré les sujets évoqués.

L'histoire traite de la curiosité qu'une personne classique peut avoir à comprendre comment un jeu aussi austère et prévisible que les échecs soit aussi intéressant et même obsédant, de différentes manières, pour certaines personnes douées pour ce jeu.

L'histoire traitera aussi de la confrontation de deux joueurs totalement opposés dans leur manière de jouer et leur façon d'être. L'un calme, lent, doué seulement pour les échecs et ignorant du reste du monde, alors que l'autre frénétique doué par nécessité de ne pas devenir fou en restant enfermé.

L'auteur arrive à décrire formidablement à sa
façon ce que l'on peut ressentir et devenir quand on est enfermé.
Sur le fond très présent de la torture et la persécution nazi, l'auteur nous montre sans surplus et avec justesse la torture subtile et pernicieuse que pratiquait les nazis.
Par chance ou malchance, à vous de voir, le héros trouvera une fissure mentale de sortie dans lequel il s'engouffrera.

On se laisse emporter par le récit du 'joueur', par la description de la manière dont il en est arrivé là...
Zweig explore les limites et les dépassements du cerveau humain; au final on ne sait même plus si on doit plaindre ou envier cet homme! Les sujets paraissent peut être peu intéressant mais je vous assure que l'auteur a vraiment un don pour vous intéresser à des sujets qui ne vous attirerais pas de premier abord. On compatit avec les personnages, on se met même facilement à leur place.

L'avantage aussi c'est que c'est assez court pour un roman et assez long pour une nouvelle.

Pour ceux et celles qui n’auraient pas déjà lu ce classique, je ne peux que chaudement le recommander.

Note : 4/5


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